250 ans de Grand Orient de France
éléments historiques
Le Grand Orient de France est l’héritier direct de la Première Grande Loge de France, formée en 1735, et au-delà de la première autorité maçonnique attestée en France : la Grande Maîtrise du duc de Wharton en 1728. Il apparaît sous sa forme actuelle à l’occasion de la réforme de la Première Grande Loge conduite par Charles de Montmorency-Luxembourg entre 1771 et 1773 et plus particulièrement lors des assemblées de la Grande Loge tenues du 5 mars au 24 mai 1773.
Réforme entrainant une rénovation de l’autorité maçonnique dont cette légère évolution du nom se voulait le symbole. Le Grand Orient de France est la seule organisation maçonnique française à avoir des liens structurels et institutionnels avec la Première Grande Loge de France du XVIIIe siècle.
L’association – par ignorance ou à dessein – d’autres corps maçonniques, par ailleurs parfaitement estimables, à la Première Grande Loge de France ne repose que sur une homonymie superficielle. De même que tous les Grimaldi ne sont pas princes de Monaco ou tous les Rousseau descendants du philosophe, le nom de « Grande Loge » ne suffit pas à attester d’un lien de parenté avec la Première Grande Loge de France du XVIIIe siècle.
La confusion vient du fait que différentes organisations maçonniques ont par le passé adopté l’intitulé de « Grande Loge ». Outre la Première Grande Loge de France (1735-1773), une partie des Loges qui ont refusé la réforme de 1773 proposée par Montmorency-Luxembourg se présentait comme « Grande Loge maintenue » (ou Grande Loge de Clermont ou…. Grand Orient de Clermont). Cette « Grande Loge maintenue » a rejoint et s’est entièrement fondue dans le Grand Orient de France en 1799.
En 1804, l’implantation du Rite Écossais Ancien Accepté à Paris s’accompagne de la création de la « Grande Loge Générale Écossaise ». On notera que, en dépit du titre commun de « Grande Loge », on ne retrouve aucune des Loges ni aucun des animateurs ou des Frères de la « Grande Loge maintenue » disparue à peine cinq ans auparavant dans la nouvelle Grande Loge Générale Écossaise qui est l’émanation d’un milieu maçonnique très différent.
Après quelques mois d’existence, la Grande Loge Générale Écossaise rejoint elle aussi le Grand Orient de France. Elle se fond en son sein à l’occasion du « Concordat de 1804 » qui intègre le Rite Écossais Ancien Accepté et ses ateliers au Grand Orient de France.
À partir de 1820, quelques Frères du premier Suprême Conseil (1804-1814), qui n’admettaient pas qu’une partie de ses membres l’ait réorganisé au sein du Grand Orient de France en formant le Grand Collège des Rites (1815) veulent lui redonner vie. Le 6 juin 1821, ils réorganisent – certains diraient créent – le Suprême Conseil de France. Celui-ci a bien sûr besoin de Loges symboliques pour former des Maîtres aptes à rejoindre les ateliers de hauts-grades écossais. Ils constituent alors la « Grande Loge Centrale Écossaise » (Précisons que les trois Loges de l’éphémère Grande Loge Générale Écossaise de 1804 qui existaient encore en 1821 restèrent toutes au sein du Grand Orient de France).
C’est cette Grande Loge Centrale Écossaise, fondée en 1821, qui relève le nom de « Grande Loge de France » en 1894 à la suite de l’autonomie puis de l’indépendance que lui octroie alors le Suprême Conseil de France.
Après quelques tensions lors des premières décennies, le Grand Orient de France reconnait finalement la Grande Loge Centrale Écossaise au début des années 1840. Il entretient depuis avec elle – puis avec la Grande Loge de France qui lui succède en 1894 – des relations maçonniques fraternelles.
🔵 Les points évoqués précédemment ne sont pas des opinions, mais des faits dont témoignent de nombreux documents des archives maçonniques et qui ont été rapportés ainsi par les différents historiens maçonniques de référence (Pierre Chevallier, Roger Dachez…).